Ce que votre place à table dit de vous ?

par | A la une, Mieux se connaître | 2 commentaires

Encore une question Cuisine Thérapie en apparence anodine et qui pourtant révèle beaucoup de choses, la question de la place à table.

Petit préambule avant de démarrer : il n’est pas question ici des règles de savoir-vivre qui formalisent comment placer ses invités ou de plans de table officiels.

Non, ce qui nous intéresse, c’est comment les choses se font naturellement :

  • dans un cadre informel, en fonctionnement routinier, en famille ou en couple par exemple (et même en solo)
  • et en fonctionnement plus inhabituel
    • quand des invités sont amenés à prendre part à la table quotidienne
    • ou lors d’un dîner au restaurant avec des amis ?

Si vous préférez lire, rendez-vous sous la vidéo.

Des places à table variables ou pas…

A bien y réfléchir, tous les cas de figures sont envisageables en matière de places à table:

– celles-ci peuvent être figées (et presque normées) dans certaines familles, chacun des membres ayant sa place dévolue qu’aucun autre membre ne saurait convoiter et que chacun s’évertue à faire respecter, y compris en l’absence occasionnelle d’un maillon du groupe ;

– il peut arriver aussi que les places soient occupées par automatisme : personne ne prêtant réellement attention au sujet, ce sont alors les habitudes qui gouvernent le placement de chacun à la table et un changement dans la configuration se fait naturellement lorsque l’un ou l’autre des mangeurs est absent ;

– les places à table peuvent être aussi joyeusement aléatoires et désordonnées dans d’autres tribus, les positionnements se font (et se défont) alors dans l’improvisation, avec souplesse et sans organisation préalable ;

– les places à table peuvent enfin être stratégiquement réfléchies pour se trouver à proximité (ou au contraire le plus loin possible !) de la cuisine ou pour privilégier un poste d’observateur et ne rien rater de ce qu’il se passe autour par exemple.

…qui en disent long sur nous

Cuisine Thérapie oblige, il peut être important de s’interroger.

Et notamment de repérer ce qui est récurrent, intense ou habituel dans notre fonctionnement.

Occuper systématiquement la même place, n’en avoir jamais une affectée ou réfléchir en permanence à l’endroit stratégique où se placer en dit sans doute plus long sur vous que vous ne l’imaginez.

Beaucoup d’entre nous tiennent à une place à table réservée. Symboliquement, avoir son emplacement dédié nous conforte sur le fait que nous avons bien notre place dans le groupe. S’asseoir toujours à la même place constitue une forme de rituel.

La place à table codifie ainsi notre positionnement par rapport aux autres, elle développe notre sentiment d’appartenance au groupe.

Rassurant, voire structurant pour certains : il n’est pas rare en effet que les enfants se chargent de faire respecter ces emplacements et prennent à cœur ce rôle de gendarme !

La place à table peut parfois représenter ce quelque chose à quoi se raccrocher quand l’inconfort nous gagne. Un « non, là c’est ma place », qu’il soit posé timidement ou sèchement, est souvent un cri du cœur qui aide à poser ses limites, à rappeler son territoire.

A l’inverse, une famille où les places ne sont pas affectées, où tout le monde s’assoit aléatoirement au moment des repas privilégie sans doute la souplesse du cadre et les relations informelles entre ses membres.

Ce qui compte alors, ce n’est pas que chacun ait sa place, mais bien que tous soient assurés d’avoir une place. Les emplacements de chacun étant libres et interchangeables, les enjeux de positionnement sont inexistants, à table en tout cas.

Ce qui n’exclut pas évidemment que ces frontières floues soient peut-être désarçonnantes voire sources de confusion, notamment pour les personnes qui ont besoin de structure et de cadre pour trouver et affirmer leur place.

Pour d’autres personnes encore, décider de sa place à table est un acte stratégique et mûrement réfléchi. Il s’agit de penser et de planifier quelle est la meilleure place, pour des questions :

  • de praticité (être au plus proche de la cuisine pour pouvoir se lever facilement)
  • de confort (viser un poste d’observation)
  • d’évitement (préférer tourner le dos à la salle de restaurant pour être pleinement présent à ce qui se passe dans le groupe)
  • ou encore d’affinités (s’asseoir à côté de tel convive plutôt que de tel autre).

Quelle que soit votre place à table, ce qui est important comme toujours en Cuisine Thérapie, c’est de prendre conscience de votre fonctionnement, pour éventuellement y mettre du sens.

Auto-coaching : et vous, c’est quoi votre place à table ?

  • Comment vous l’êtes-vous attribuée, ou comment vous a-t-elle été attribuée, et comment parvenez-vous à la faire respecter ?
  • Votre place à table est-elle la reproduction d’un schéma connu, celui de votre enfance peut-être ?
  • Est-ce que ce plan de table se duplique spontanément quand vous partez en vacances ? Ou bien est-ce que changer d’univers est au contraire l’occasion de faire voler en éclats vos habitudes ?
  • Vous arrive-t-il d’avoir envie de permuter mais de ne pas oser le faire ?
  • Y-a-t-il des places que vous convoitez, d’autres que vous souhaitez à tout prix éviter ?
  • Avez-vous déjà essayé de prendre volontairement une autre place à table, en l’absence de l’un des membres, juste pour voir ?
  • Si oui, qu’est-ce qui vous a guidé :
    • l’envie d’injecter un peu de nouveauté, de jouer avec les codes existants ou de voir les choses sous un autre angle ?
    • Aviez-vous la sensation de piquer une place qui ne vous appartenait pas ?
    • Est-ce le besoin de transgresser qui vous a poussé à agir ainsi ?
  • Si votre place n’est pas toujours la même à table, vos discussions ou les décisions que vous y prenez sont-elles affectées par la place que vous occupez à un instant T ? Expérimenter le changement de place peut être utile pour adopter le point de vue de l’autre, pour symboliquement changer de lunettes et visiter une autre perspective. C’est parfois enrichissant d’incarner ce changement de posture, pas seulement sur le plan symbolique mais aussi dans son corps, afin de prendre conscience que les angles de vue sont différents : on ne voit pas la même chose en bout de table, à la place de celui qui préside, que coincé contre le mur entre deux mangeurs.
  • Si votre place est fixe
    • Comment vous sentez-vous quand vous n’occupez pas « votre » place ?
    • Comment réagissez-vous lorsque vous être contraint de la céder pour accueillir un invité par exemple ?
    • Ressentez-vous un simple inconfort ou un malaise réel ?
    • La cédez-vous à contrecœur et si oui, comment vivez-vous votre repas en présence de nouveaux convives à vos côtés ?
    • Vous sentez-vous au contraire incapable de céder votre place ?
  • Comment l’autre, celui qui n’est pas du clan, est accueilli dans le groupe ? Quelle place lui réservez-vous ? Une place privilégiée et un traitement de faveur ou une place annexe, en bout de table, pour ne pas « casser » vos habitudes ?

Autant de questions qui sont loin d’être anodines, que l’on mange seul ou pas d’ailleurs, et qui méritent d’être investiguées pour en apprendre plus sur soi. Je vous souhaite une belle exploration !

PS : Cet article a été complété depuis sa première publication pour le Huffington Post.

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2 Commentaires

  1. christine bastide

    Merci,
    je dis juste ce que j’en conclue de l’article ; quand je reçois des gens surtoût j’ai peur même beaucoup, c’est trés handicapant ; je pense c’est peut-être lié à l’éducation que j’ai reçu comme une sorte de phobie ; que finalement, j’ai cessé d’inviter car les gens (ma famille et ma belle-famille ne m’acceptent pas comme je suis) alors je préfère ne pas recevoir, c’est + facile et simple

    Réponse
    • Cuisine Thérapie

      Bonjour Christine, merci pour votre témoignage.
      Je comprends que cela puisse être handicapant, comme vous dites.
      Vous sauriez dire de quoi vous avez peur ?

      Réponse

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