Et si on demandait plutôt « C’est quoi votre plat préféré ? »

par | Mieux se connaître | 2 commentaires

Innover quand on rencontre quelqu’un !

Vous avez remarqué, une des premières questions qu’on pose à quelqu’un qu’on vient de rencontrer c’est « vous faites quoi dans la vie ? », sous-entendu « quel est votre métier ? ». Question devenue incontournable, en tout cas dans nos cultures occidentales (en Asie, c’est plutôt « tu es marié ? tu as des enfants ? ») sans doute parce qu’elle nous permet de savoir à qui on a affaire. Malheureusement ce type de question a l’inconvénient d’enfermer, de mettre dans des boîtes et alimente potentiellement des préjugés (« il est avocat, il gagne sûrement bien sa vie mais il ne doit pas être très rigolo » et autres inepties du même genre). Sans compter qu’on s’en tient souvent là et qu’on ne va pas plus loin dans la découverte de l’autre, au risque d’avoir l’impression de faire passer un interrogatoire à notre interlocuteur.

Et si pour changer, on posait plutôt la question « c’est quoi votre plat préféré ? ». Essayez, je vous garantis qu’en l’espace de quelques secondes, votre interlocuteur va s’animer, ses yeux se mettre à pétiller et qu’un sourire va s’accrocher sur son visage ! La différence entre les deux questions, c’est qu’avec l’une on interroge la personne sur ce qu’elle fait, son rôle social et on interagit avec son cerveau (lequel se met en tête d’expliquer à quoi il occupe sa journée de boulot, discours souvent bien rôdé et purement factuel) et avec l’autre, on s’intéresse à ce qu’est l’autre, à ce qu’il aime et on fait appel à ses émotions et à ses souvenirs sensoriels.

Si vous préférez lire, rendez-vous sous la vidéo.

La cuisine a en effet cela de magique qu’elle s’inscrit pleinement dans la sphère émotionnelle. S’intéresser sincèrement au plat préféré de notre interlocuteur, au-delà de l’effet de surprise que cela ne manquera pas de générer (et qui va favoriser la spontanéité des échanges), c’est donc changer complètement le niveau d’interactions avec lui et créer du lien sur d’autres bases que des bases purement rationnelles. Car tout le monde a quelque chose à dire sur son plat préféré…. et ce plat préféré en dit long sur l’interlocuteur : fait-il référence à un plat de son enfance ou à un souvenir gustatif précis ? Est-ce un plat sophistiqué qu’il déguste rarement ou au contraire un plat familial savouré régulièrement ? Un mets roboratif ou quelque chose de plus léger ? Un plat unique traditionnel ou une assiette plus créative ? ….Evidemment, lorsque deux personnes entrent en contact et expriment des émotions par le biais du plat préféré de chacune, la rencontre et la relation qui s’ensuit ont alors une toute autre saveur !

Des questions émotionnelles pour créer du lien

On peut aller encore plus loin dans ces questions émotionnelles. Michel Gillain dans Ma cuisine intérieure  invite d’ailleurs à identifier sa « nourriture d’identification », c’est-à-dire celle qui symbolise le mieux qui je suis, sa « nourriture réconfortante » (celle qui procure de l’apaisement, ce que j’appelle moi «l’aliment doudou ») et sa « nourriture conviviale » (celle qu’on choisit de cuisiner pour la partager avec d’autres). On en  apprend dès lors beaucoup sur les racines identitaires, culturelles et sociales de son interlocuteur avec la première question, sur sa personnalité et ses vulnérabilités avec la deuxième et sur sa façon d’être au monde et aux autres et l’image qu’il a de lui-même avec la troisième. Ces questions vont évidemment plus loin que « c’est quoi votre plat préféré » et ne sont pas utilisables dans toutes les situations (notamment en environnement professionnel où elles peuvent être perçues comme indiscrètes, exposantes ou intrusives). Mais ce portrait chinois culinaire est réellement propice à des échanges authentiques. A essayer peut-être avec son cercle amical ?

PS1 :je viens de découvrir les 5 questions pour décomplexer une 1ère rencontre dans le site Place des Réseaux, qui fait brillamment écho à ce que je suis en train de dire. Je vous conseille vivement cet article, les questions enthousiastes, projectives, transgressives, piédestal et business n’auront bientôt plus de secret pour vous !

PS2 : moi, ce qui me chavire, c’est une ratatouille longuement mijotée pour rehausser les saveurs des légumes, rendue onctueuse grâce à l’huile d’olive, agrémentée de pignons ou de noisettes pour le croquant et servie avec du riz parfumé comme en Asie. (Crédit Photo : Femme Actuelle)

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Praticien Cuisine Thérapie :

10 questions pour savoir si ce métier est fait pour moi

2 Commentaires

  1. Makinadjian

    Super approche pour aborder l autre autrement qu avec un « tu fais quoi ds la vie ? » Et puis rarissimes sont les personnes qui n apprécient pas les bons petits plats. …rester sans réponse à cette question est d ailleurs révélateur de sa relation à la nourriture, au plaisir des sens… bref je vais essayer désormais car c est un sujet qui me touche en bonne epicurienne que je suis. Pour ma part mon plat préféré est le canard a l Orange avec du riz thaï car c est le plat de fête que concocte ma maman…J en fais occasionnellement mais forcément je préfère celui de ma maman car elle y met son zest d amour qui lui donne une saveur unique !! A bientôt !

    Réponse
    • Papilles Créatives

      Merci Nath, je compte sur toi pour me raconter ton expérience avec cette question !

      Réponse

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