Cuisine Thérapie©, les bienfaits thérapeutiques de la cuisine.

par | Réflexions culinaires | 0 commentaires

Il y a quelques jours, un article de Slate intitulé « Cuisiner peut être aussi efficace qu’une séance de méditation » a beaucoup fait parler de lui.Et cela me réjouit !

Pourquoi ?

Parce qu’il décrit les vertus à se mettre derrière les fourneaux.Cautions psy à l’appui.Ce qui est expérimenté au quotidien et de façon empirique par bon nombre d’entre nous fait l’objet d’une reconnaissance officielle par des experts. Enfin !Pour l’un d’entre eux (Jacqueline Gollan, Professeure de psychiatrie et de sciences comportementales dans la région de Chicago), « la cuisine peut être un terrain de travail thérapeutique ».Et 5 ans de Cuisine Thérapie obligent, ce n’est pas moi qui la contredirai (ni les plusieurs dizaines de Praticiens que je forme en ce moment) !Pourtant, cet article m’a donné envie de mettre mon grain de sel et d’ajouter quelques compléments propres à la cuisine SANS RECETTE. 

Si vous préférez lire, rendez-vous sous la vidéo.

1/ La cuisine est apaisante

Suivre les étapes d’une recette aurait quelque chose d’apaisant et de rassurant, notamment pour les personnes qui ont du mal à se lancer ou à faire les choses dans le bon ordre.

Cela peut même développer un sentiment de contrôle, de mainmise sur les choses : « il y a quelque chose de réconfortant dans le fait que, si vous faites fondre du beurre et que vous ajoutez de la farine et du bouillon chaud, ça va s’épaissir ! C’est une certitude dans un monde où tout est incertain ! »Certes, mais pas toujours !Au-delà d’une réalité (les choses ne se passent pas toujours exactement comme attendu en cuisine et les imprévus font aussi partie du processus), s’autoriser à faire sans recette peut justement être une source d’apprentissage.

  • Apprendre à se reconnecter à soi et à ses envies propres.
  • Apprendre à faire confiance à ses 5 sens puisqu’ils sont les seuls guides quand on avance par tâtonnements successifs, sans recette.
  • Apprendre à lâcher avec l’objectif de résultat, la course à la performance, la peur de l’échec.
  • Apprendre à avancer en marchant, malgré la peur de l’inconnu.
  • Apprendre à rebondir si les choses ne se passent pas comme on l’imaginait.
  • Apprendre à s’émanciper de la recette, cette formule éprouvée par d’autres et communément admise pour réussir un plat.
  • S’autoriser à sortir des sentiers battus pour tracer son propre chemin.
  • Bref apprendre à se faire confiance.

2/ Cuisiner a aussi des vertus méditatives

Exécuter une recette nécessite en effet concentration, attention et précision des gestes.

De toute évidence, la cuisine « apaise l’anxiété, force à rester concentré(e) et empêche de s’inquiéter », cela peut même être une « distraction pour quelqu’un qui a tendance à ruminer, un soulagement pour l’esprit ».

Certes, mais la recette joue alors comme un dérivatif de l’attention. On se vide la tête pour la remplir d’étapes à suivre avec concentration.

A mon sens, la cuisine est encore plus méditative quand ce n’est pas sur le geste technique ou la pesée qu’on porte son attention…. mais sur le processus lui-même.

  • Quand on est « juste » face à des ingrédients bruts, et face à soi.
  • Quand on apprivoise tout cela avec ses 5 sens, en étant attentif à ce qu’il se passe pour soi.
  • Quand on n’est pas dans l’instant d’après (la prochaine étape à suivre) mais seulement en contact avec ce qu’il se passe là, dans l’instant présent.
  • Quand on est connecté(e) à soi et libre de faire à son idée.

3/ La cuisine développe la confiance en soi

Réussir une recette, « être compétent, ça donne de l’assurance et de l’estime de soi ».

C’est une réalité, cuisiner un plat est gratifiant et valorisant. A fortiori quand des convives s’en font l’écho d’ailleurs !

Cela procure un sentiment d’accomplissement, le fameux et triomphal « c’est moi qui l’ai fait » de la publicité.

Certes, mais ça l’est encore plus quand on a réussi à faire quelque chose, sans la béquille d’une recette.

  • Quand on se lance seul(e), quand on ose s’aventurer hors des sentiers battus.
  • Quand on expérimente sa puissance créative en cuisine.
  • Quand on se sent comme le grand ordonnateur, celui qui donne vie à des ingrédients, ose des mariages de saveurs inédites.
  • Et quand on se rend compte que tout ce qu’on est capable de faire en cuisine, on peut le transposer au reste de sa vie. 

4/ Cuisiner aide à apaiser sa relation avec la nourriture

Comme le précise le diététicien Sofyann Abidi « chaque trouble du comportement alimentaire vient avec son lot de défis lorsqu’on s’aventure dans la cuisine. Pour des patient-es souffrant de boulimie ou d’hyperphagie, il s’agit d’éviter de provoquer des épisodes d’hyperalimentation. Tandis que quelqu’un atteint d’anorexie devra gérer son évitement de la nourriture ».

Il est naturel dès lors que de plus en plus de thérapeutes emmènent leurs patients en cuisine afin de leur permettre de « réinvestir le repas comme un moment de partage et de convivialité »

Certes, ces initiatives peuvent grandement aider à pacifier sa relation avec la nourriture.

Mais parce qu’elle ne s’arrête pas aux fourneaux et invite à interroger plus globalement sa relation avec l’acte alimentaire (par le biais notamment d’un travail sur les expressions culinaires ou de modelage en pâte à sel), la Cuisine Thérapie permet aussi de :

  • Prendre conscience de ses ressentis et de l’image que l’on porte sur soi.
  • Décrypter ses propres automatismes et se défaire ce qui ne fait pas sens.
  • Ajuster son degré de perfectionnisme.
  • Comprendre son besoin de se conformer à des injonctions extérieures.
  • Interroger sa peur du regard de l’autre.
  • Se confronter à ses peurs et s’apaiser dans sa relation avec la nourriture.

5/ La cuisine est un lieu de socialisation

Et c’est vrai que de plus en plus d’initiatives fleurissent où des personnes fragilisées ou stigmatisées (qu’elles soient réfugiées, sujettes à des troubles mentaux, détenues) se chargent de préparer des repas, et ce faisant, développent non seulement leurs compétences culinaires et organisationnelles mais nouent aussi des liens sociaux.

Certes, mais au-delà d’être un lieu de socialisation, la cuisine, lorsqu’elle est pratiquée sans recette, est aussi un lieu identitaire, qui invite à une authentique rencontre avec soi.

  • Elle permet de décrypter ses modes de fonctionnement et ses croyances limitantes.
  • Elle encourage à dépasser ses résistances et ses blocages.
  • Elle propose de se faire confiance, de s’autoriser à faire différemment.
  • Elle invite à s’émanciper de ce qui ne fait pas ou ne fait plus sens pour soi.
  • Bref, elle permet de faire émerger qui l’on est, d’où l’on vient et qui l’on souhaite devenir.

Vous l’aurez compris, c’est lorsque la cuisine est utilisée sans recette, lorsqu’elle utilise quelques ingrédients en apparence anodins comme un langage métaphorique que la cuisine révèle selon moi toute sa dimension thérapeutique.

Et mérite alors le nom de Cuisine Thérapie© !

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