En cuisine, (re)mettez votre Enfant libre aux commandes !

par | Réflexions culinaires

Vous avez parfois l’impression d’entendre plusieurs voix quand il s’agit de cuisiner ou de manger et de ne pas savoir à laquelle vous fier ? Vous êtes en proie aux doutes et hésitez entre vos convictions healthy et l’envie de lâcher du lest pour faire plaisir au plus grand nombre ? Vous savez ce qui est bon pour vous mais vous n’avez aucune envie d’être raisonnable ? Vous alternez entre craquages et reprises en main drastiques ?

Si vous préférez lire, rendez-vous sous la vidéo.

Faire le tri dans 6 facettes de personnalité !

Pour vous aider à y voir plus clair dans votre brouillard intérieur et à décider sereinement de ce que vous avez envie de faire, dans l’instant présent, je vous invite à découvrir les grandes lignes de l’Analyse Transactionnelle. Cette théorie de la personnalité et de la communication part du principe que nous avons tous plusieurs instances au sein de notre personnalité (qu’elle nomme des « états du moi ») qui sont autant de façons d’entrer en contact avec soi comme avec l’autre :

  • Un état du moi Parent, qui se subdivise en Parent Nourricier (qui prend soin, encourage, est bienveillant et protège) et en Parent Normatif (qui donne les règles et est garant de l’autorité) ;
  • Un état du moi Adulte (qui prévoit, rationalise et agit en toute objectivité) ;
  • Un état du moi Enfant, qui se décompose lui-même en trois instances : l’Enfant Rebelle (qui est en mode contestataire et s’oppose aux règles et à tout ce qui peut limiter sa liberté de choix), l’Enfant Soumis (qui obéit et obtempère docilement) et enfin l’Enfant Libre (qui est dans la spontanéité et à l’écoute de ses besoins et de ses ressentis).

Deux points sont importants à noter :

  • Nous donnons momentanément (et la plupart du temps, cela se fait à un niveau inconscient) la parole à l’une ou à l’autre de ces instances dans la communication avec l’autre (quand on est en mode interrelationnel) comme avec nous-même (en mode intrapsychique). Il peut ainsi nous arriver d’être, par exemple, très soutenant et nourricier pour les autres et, au contraire, très dur et critique envers nous-même (je suis sûre que ça parle à beaucoup d’entre vous !). L’enjeu est d’une part de prendre le temps de vous arrêter pour identifier dans quel état du moi vous vous situez.  Et d’autre part de savoir naviguer avec fluidité au sein de ces différentes instances présentes en chacun de nous, afin de choisir, consciemment cette fois-ci, l’instance que vous souhaitez privilégier à un moment donné ;
  • Chacun de ces états du moi présente des avantages et des inconvénients : le Parent Normatif permet certes de donner un cadre indispensable mais il peut se faire critique, contrôlant, voire tyrannique ; à force d’être dans l’encouragement, le Parent Nourricier peut être surprotecteur, étouffant voire rendre dépendant ; l’Adulte, parce que rationnel, peut se montrer froid et distant émotionnellement ; l’Enfant Rebelle peut être enfermé dans le carcan de l’opposition systématique ; l’Enfant Soumis peut avoir tendance à s’effacer complètement devant les désirs de l’autre et l’Enfant Libre se montrer trop centré sur ses propres besoins et sourd à ceux des autres, égocentrique et immature.

Les 6 états du moi en cuisine

En cuisine, il est étonnant de constater à quel point les six instances de notre personnalité sont présentes et cohabitent avec plus ou moins d’harmonie :

  • Le parent nourricier prend soin de nos besoins biologiques, mais aussi de nos besoins de réconfort et de nos besoins d’interactions avec les autres. C’est lui qui nous invite à nous faire plaisir, à choisir des ingrédients de qualité pour prendre soin de nous ou qui nous conduit à organiser un repas convivial, avec moult victuailles et une grande tablée d’amis ;
  • Le parent normatif nous invite à respecter les règles pour que les aliments ne soient pas seulement bons à manger mais également « bons à penser », pour reprendre l’expression de Claude Lévi-Strauss. C’est lui qui joue le rôle d’objecteur de conscience et nous incite à suivre les saisons, manger en fonction de nos valeurs éthiques, proposer un repas équilibré ou se conformer à des recommandations diététiques. C’est lui aussi qui nous serine des reproches et reprend les choses en main, parfois drastiquement, après un repas jugé trop festif ;
  • L’adulte, qui prévoit ce qu’il faut cuisiner, fait les courses, anticipe et rationalise. Bref, il est dans la planification et l’action. Toujours en gardant l’image du repas, c’est lui qui fera en sorte que personne ne manque de rien, que toutes les préférences alimentaires seront respectées et aura prévu de cuisiner des choses jugées plus saines pour compenser les agapes ;
  • L’enfant soumis, qui agit souvent en pilotage automatique, se contente d’obtempérer en cuisine ou de reproduire ce qu’il connaît. Dans l’exemple, c’est celui qui cuisine par automatisme, mange comme les autres sans nécessairement interroger ses propres envies ou respecte scrupuleusement les règles imposées par d’autres ;
  • L’enfant rebelle, qui refuse de se contraindre avec des règles imposées par d’autres, est en mode contestataire. C’est celui qui prend plaisir à se démarquer en permanence ou à s’affranchir des règles. C’est ce qui peut nous pousser à nous « lâcher » complètement dans un repas festif, à enchaîner les écarts alimentaires, à nous émanciper des normes habituelles ;
  • Et enfin l’enfant libre est spontanément à l’écoute de ses besoins et de ses ressentis. Dans l’exemple, c’est celui qui sait suivre son instinct, se faire plaisir et profiter d’une occasion festive sans culpabiliser, mais sans faire de surenchère non plus, celui qui ne cherche pas à maximiser son plaisir et sait s’arrêter sans frustration, même si les autres continuent à manger.

Même si toutes ces instances ont leur place dans notre personnalité, je ne saurais que trop vous encourager, pour ce qui concerne votre relation à la cuisine, à honorer votre côté Enfant libre, c’est-à-dire à vous reconnecter à vos besoins et sensations corporelles, en vous affranchissant de ce que font les autres. C’est votre Enfant libre qui vous invitera à explorer votre créativité en cuisine, c’est lui qui vous aidera à manger avec votre ventre (et non, avec votre tête) et c’est lui encore qui vous guidera spontanément vers ce qui est bon pour vous. Laissez-lui les commandes et faites-lui confiance !

Crédit photo : http://www.yourkidscooking.net/

Vous aimez cet article, partagez-le :
LinkedIn
Share
Instagram
Twitter
Visit Us
Follow Me

Praticien Cuisine Thérapie :

10 questions pour savoir si ce métier est fait pour moi

0 commentaires

Praticien Cuisine Thérapie©

10 questions pour savoir si ce métier est fait pour moi ?

Vous êtes déjà dans la relation d'aide ou vous avez un projet de reconversion dans l'accompagnement et vous vous demandez si vous pourriez vous épanouir dans le métier de Praticien Cuisine Thérapie© ?
Ces 10 questions devraient vous aider à y répondre !

Faire le Quiz >>