Goûter ou ne pas goûter ?

par | Mieux se connaître

Une barre de chocolat dans un morceau de pain (plus ou moins) frais pendant la récréation ou des biscuits Petit Prince au retour à la maison, j’ai des réminiscences émues de goûters simples pendant mon enfance. J’étais d’ailleurs souvent tentée par les goûters de mes copines de classe (l’herbe était-elle plus verte et appétissante ailleurs ?), et j’ai le souvenir cuisant de m’être fait rappelée à l’ordre par la maman de l’une d’elles.

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Tristesse, je ne fais plus 4 heures !

A l’adolescence, période de restriction cognitive oblige, je me rappelle de la pomme Granny Smith que je croquais pour ne pas avoir faim (ou bien parce que je mourrais de faim, je ne sais plus), bref de cette fameuse collation « saine et équilibrée » , voire obligatoire, que toute personne qui a un jour fait un régime a forcément expérimentée aussi. Le goûter a ensuite été un prétexte pour couper un après-midi de révisions, faire un break en sortant du lycée, passer un moment en tête-à-tête avec mon amoureux…..avant de disparaître purement et simplement à l’âge adulte. Aujourd’hui les seules fois où je goûte, c’est quand je sais que je risque de dîner tard…. Et encore, cela reste rarissime tant je préfère souvent embarquer avec moi quelques fruits secs au cas où, plutôt que de manger sans faim.

 Bref, je ne goûte plus depuis de nombreuses années déjà, et en étais même arrivée à la conclusion (un peu tristoune je vous l’accorde !) que c’est peut-être ça d’être adulte, en finir avec ce rituel si plaisant, dernier vestige de l’enfance ? Je ne goûte plus à mon grand désespoir ! En particulier lorsque je visite des villes où la gastronomie est omniprésente et où les vitrines sont toutes plus alléchantes et tentatrices les unes que les autres. Faute de faim, et parce qu’il est de toute façon impossible de goûter à tout, je ressens parfois la même frustration que sur un buffet : être obligée de faire des choix et de renoncer à plein de bonnes choses et se contenter de reluquer les vitrines, pour le plaisir des yeux. J’adorerais avoir un appétit de moineau et être capable de picorer et/ou un métabolisme qui brûle rapidement ce que je consomme, avoir souvent faim et me contenter de toutes petites portions. Mais ce n’est malheureusement pas le cas, et ce n’est pourtant pas lié à un coup de fourchette trop généreux. Je n’ai juste pas faim à cette heure joyeuse et pleine de promesses de 4 heures.

La pause goûter, moment sacré ?

Evidemment, j’ai beaucoup de mal à me retrouver dans les résultats des études sur le sujet. Il semblerait que le goût des Français pour la fameuse pause goûter ne se démente pas, et même qu’on soit les champions européens en la matière ! Avec quelques spécificités bien sûr : contrairement à leurs voisins, les Français concentrent cette pratique sur la tranche 16-17 heures (20% des visites de la journée d’une boulangerie se feraient sur cette tranche horaire !) et notre collation est beaucoup plus « sucrée » que celui des autres pays. Même si les choses sont manifestement en train d’évoluer, les Français étant de plus en plus enclins à tester les offres salées au goûter (burgers, sandwichs ou autres chips), preuve qu’ils n’ont rien contre les expérimentations en matière culinaire !  

Souvenir régressif, ennui, envie de faire autre chose, besoin d’une pause ou réelle faim suite à un déjeuner tronqué ou escamoté et à la déstructuration des repas, les raisons de faire un goûter sont à n’en pas douter variées ! Chacun a son avis sur la question, et les injonctions diététiques et/ou la publicité de l’industrie agro-alimentaire ne manquent pas de nous inciter à faire des collations. Ce qui est étonnant, c’est qu’on soit passé d’un besoin biologique dans l’enfance – même si, contexte de frugalité alimentaire et crise économique obligent, le goûter est semble-t-il en perte de vitesse et loin des recommandations du PNNS selon lesquelles il doit apporter de l’énergie tout au long de la journée et aider les enfants à diversifier leur alimentation – à une offre marketing de collations et de snacking diversifiée. Ce qui du reste n’est guère surprenant si l’on regarde ce qu’il se passe du côté du petit-déjeuner, en train de devenir la dernière lubie à la mode.

S’émanciper des automatismes et décider de ce qui est bon pour soi

Et si, ici comme ailleurs dans notre alimentation, on reprenait le contrôle ? Plutôt que de céder aux dernières tendances, pourquoi ne pas s’interroger et mettre de la conscience dans nos fonctionnements, ce qui est le propos de la cuisine thérapie du reste ? Cela nous évitera sans doute de goûter parce que c’est l’heure, parce qu’on a peur d’avoir faim plus tard ou parce que c’est une habitude. Cela nous aidera à nous écouter, quitte à expérimenter différents formats de collations et observer ce qui nous convient ou à ajuster en fonction de ce qu’on anticipe du dîner. Et oui, on n’est pas obligé de goûter tous les jours et on a le droit d’être souple ! 

Comme tous les autres repas, le goûter peut être l’occasion de nous délester de ce qui ne nous convient pas et d’imaginer des façons de faire différentes. J’ai de mon côté trouvé une parade et organise de plus en plus des balades gourmandes pour savourer toutes ces petites choses que je n’ai pas l’occasion de déguster en temps normal, faute de faim…. Je passe toujours autant de temps à admirer les vitrines mais note les endroits que j’ai envie de découvrir pour pouvoir y revenir en compagnie d’un(e) gourmand(e) ou même seule. Bref, réinventons nos propres règles et émancipons-nous de ce qu’on fait par automatisme.

Et si l’envie de goûter nous prend, savourons ce moment de plaisir et assurons-nous de « goûter juste », c’est-à-dire d’observer un temps calme où nous avons l’occasion de ne rien faire d’autre que de manger. Revenons à nos sensations, convoquons nos 5 sens, bref prenons le temps de faire une vraie pause, en pleine conscience, avec notre goûter !

 

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